La robotisation et l’intelligence artificielle
La Robotic Process Automation est une manière d’automatiser des processus à l’aide de robots logiciels. Aujourd’hui, elle se pratique surtout avec des bots "idiots" que l’utilisateur doit configurer lui-même et qu’il faut paramétrer. Ces bots assument des processus opérationnels simples tels que le scanning et l’enregistrement de factures, la mise à jour de bases de données et l’exécution des paiements nécessaires.
De 1990 à aujourd’hui
Pas à pas vers l’intelligence artificielle
Le voyage vers l’automatisation intelligente trouve son origine dans l’automatisation de processus simples pour aboutir à la future version mature de l’intelligence artificielle. Avez-vous déjà franchi la première étape?
RPA
Automatisation de processus standardisés sur la base d’informations structurées et prévisibles.
Les robots prennent en charge les actions répétitives des travailleurs.
Exemple:
réception des commandes d’achat par e-mail et saisie des commandes dans le système.
Machine Learning simple
Automatisation de processus standardisés à partir d’informations imprévisibles mais structurées.
Les robots peuvent prendre des décisions simples en apprenant à partir d’une exploration des données (datamining) du passé.
Exemple:
prévoir les besoins futurs des clients sur la base de l’historique des commandes.
Cognitive Computing
Interprétation d’informations non structurées via l’exploration de données, reconnaissance de modèles et traitement de langage naturel.
Des robots exécutent des tâches de réflexion analytique simples.
Exemple:
un chatbot répond aux questions des clients, apprend en permanence et offre des réponses de plus en plus précises.
Intelligence artificielle
Des solutions d’automatisation intelligentes prennent des décisions et donnent des ordres à des services automatisés intelligents qui exécutent les décisions.
Exemple:
face à un poste vacant, le système identifie les compétences exigées sur la base d’informations historiques, puis publie automatiquement une annonce pour le poste vacant sur les sites adéquats, analyse les CV et profile les candidats sur la base des informations présentes sur les médias sociaux. Ensuite, les candidats sont analysés et des chatbots fixent des rendez-vous.
Les neuf atouts de la RPA
Inéluctable pour les entreprises, le changement a deux principaux moteurs: les technologies numériques et l’intelligence artificielle. La RPA est une manière accessible de se lancer dans cette aventure. L’implémentation en est aisée, et les avantages nombreux.
RPA: ce qu’en pensent les CFO belges
Les départements financiers sont appelés à jouer un rôle de pionnier dans l’implémentation de la RPA. C’est du moins l’opinion de plus de trois quarts des CFO belges. Qui, paradoxalement, se montrent trop hésitants dans la pratique. Thierry Mortier, associé expert en robotique chez EY, commente les conclusions du Baromètre des CFO, un sondage d’EY et CFO Magazine.
"Compte tenu des possibilités qu’offre la RPA, nous observons surtout de l’intérêt dans les départements financiers", avance Thierry Mortier. Qu’ils soient le berceau de la robotisation des processus est somme toute logique. Les départements financiers se caractérisent en effet par de nombreuses tâches répétitives, et les règles et processus y sont très importants. "Voici précisément le type d’environnement dans lequel une automatisation par des robots logiciels présente le plus d’avantages", poursuit l’expert en robotique. La RPA est particulièrement prisée des structures présentant des back-offices importants, telles que les institutions financières, les organismes de soins de santé et les compagnies d’assurances.
Première étape
Plus de 40% des CFO interrogés ont déjà franchi les premières étapes dans la robotisation de processus répétitifs et standardisés. Les CFO manifestent une préférence marquée pour l’automatisation de processus propres, afin de libérer du temps pour d’autres priorités.
Si vous envisagez d'investir dans la RPA, dans quels délais pensez-vous franchir les premières étapes?
‘Les départements financiers se caractérisent par de nombreuses tâches répétitives, et les règles et processus y sont très importants.’ — Thierry MortierThierry Mortier, associé Advisory chez EY
Plus surprenant: moins de 30% des répondants ont libéré un budget pour la RPA. Selon Thierry Mortier, ceci prouve que de trop nombreux CFO considèrent encore la RPA comme relevant de la science-fiction.
Quelque 23% des participants à l’enquête n’envisagent pas d’implémenter la RPA. Cela s’explique souvent par l’externalisation d’une série de processus, par une standardisation poussée ou par l’échelle réduite de l’entreprise.
Disposez-vous déjà d’un budget d’investissement en robotisation?
La politique de l’autruche
"Certains CFO continuent également à pratiquer la politique de l’autruche", complète Thierry Mortier. "Dans certains cas, ils travaillent toujours avec d’anciennes recettes comme des macros Excel et des machines à calculer." Cette "peur de l’eau froide" est regrettable, car la RPA est très éloignée des grands exercices d’implémentation dans lesquels des entreprises consacrent parfois des années à aligner leurs processus et systèmes.
Aujourd’hui, il est possible de robotiser une série de processus en deux semaines, pour ensuite tester la solution et la déployer dans l’entreprise. "Avec une bonne preuve de concept, vous susciterez rapidement l’adhésion du reste de l’entreprise", affirme l’expert d’EY.
Si la RPA reprenait une partie des tâches répétitives, comment pensez-vous apporter de la plus-value?
À vos yeux, quel département tirerait le plus profit de la RPA?
L’utilisation de la RPA peut représenter un véritable avantage compétitif, avec un impact considérable sur la base des coûts, surtout dans le domaine de la finance et d’autres fonctions administratives. "Il ne s’agit pas d’un énième gadget numérique mais d’une technologie éprouvée, mature, qui permet à l’entreprise de franchir une étape structurelle dans son voyage vers l’automatisation intelligente. En outre, l’investissement dans un projet RPA est généralement amorti dans l’année."
Êtes-vous prêts pour les logiciels robots?
Ces quatre critères simples aideront les CFO à sélectionner les processus appropriés pour une automatisation par des logiciels robots.
Le volume est-il suffisant?
Le processus doit être assez répétitif et le volume d’activité assez élevé pour que les robots apportent un avantage.
Existe-t-il un risque d’erreur humaine?
Le processus doit être fixé par des règles et répétitif: ce sont les tâches dans lesquelles les êtres humains commettent le plus d’erreurs, des erreurs que les robots permettent précisément d’éviter.
Le processus est-il suffisamment standardisé?
Il doit s’agir de processus qui ne tolèrent qu’un nombre relativement réduit d’exceptions. Plus les exceptions sont nombreuses, plus l’implémentation sera lourde, et moins le robot sera efficace.
Le processus a-t-il besoin d’accéder à plusieurs systèmes?
Le robot doit pouvoir accéder à diverses informations et activités. Car le transfert manuel d’informations d’un système à un autre est très chronophage.